30 mars 2007

Ô lac


J'ai sérieusement attaqué la mise en pages du numéro 11 de Formules, et je n'ai pas vraiment le temps de raconter mon escapade d'hier à Annecy. Juste une photo du lac pour prouver que j'y étais et qu'il faisait un temps splendide.
Un bonjour amical à Marybel qui a mis en musique mon Petit Chaperon rouge, à Elden qui l'a si bien chanté, et à ses copains vibraphoniste et saxo qui l'ont accompagné avec tant de conviction.

28 mars 2007

Acanthe

En passant ce matin devant « La feuille d'acanthe », rue Legendre, je me suis demandé comment je n'avais pas été frappée plus tôt par l'évidence contrapétique de ces mots.

26 mars 2007

L'eau d'amour nua Laure Manaudou

Au dîner, nous avons vu à la télé un morceau des exploits de notre championne Laure Manaudou. M. , très impressionné et même quasiment estabousi (1), me dit solennellement après la séquence et un instant de réflexion (2) : «Merde ! On a tiré le génie du siècle, et c'est pas en politique».
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Notes :
1) estabousi = stupéfait, abasourdi en occitan (provençal).
2) ceci est un zeugme.

24 mars 2007

Kaunas

L'équipe de France de Football (4e au classement mondial de la Fifa) joue ce soir à 18 h contre celle de Lituanie (76e), mais paraît très inquiète avant d'aborder ce que certains journaux appellent le «match piège ».
C'est tout à fait normal. Imaginez qu'on perde : on dirait partout que l'équipe de France est restée au stade de Kaunas.

23 mars 2007

Journaux


Comme je déteste attendre sans lire, et que j'attendais des amis pour aller inaugurer le Salon du Livre, j'ai décidé hier soir d'acheter le Monde, pour lire son supplément. Il n'y en avait plus. J'ai acheté Libé, en désespoir de cause, car j'ai du mal à supporter le ton convenu de ce qu'on appelle l'écriture journalistique, sans parler des fautes de français, d'orthographe, et de typographie trop habituelles dans ce journal. Mais là, surprise ! Le ton n'était pas le même, les fautes ne m'ont pas sauté aux yeux, les brèves avaient un petit goût d'ironie fort plaisant, les articles plus longs avaient chacun un (comment dit-on déjà) style, et certains — comme celui de Marie Darrieusecq sur Total — m'ont rappelé ceux que nous pouvions écrire il y a 35 ans à l'ESJ, bref j'ai vraiment lu (et pas scanné) le journal. Libé avait abandonné sa rédaction à des écrivains. Dommage que ce ne soit pas tous les jours, je m'abonnerais.

À propos de fautes, le Canard enchaîné n'en fait pas souvent, mais dans le numéro d'avant-hier on en voit une splendide : à propos du petit Marcel (Proust), on peut lire dans un titre les mots « Balbeck Cabourg ». Balbeck, c'est au Liban. Dans la Recherche, c'est Balbec. Cela méritera un « Pan sur le Beck » mercredi prochain !

20 mars 2007

Oupolpo ?

Martin m'a conseillé ce site, et il a eu raison. Bien qu'il existe depuis exactement 1 mois, il m'avait échappé. En les découpant puis en les recollant, Stéphane Bellenger a trafiqué certains discours politiques de Sarkozy, Chirac, De Gaulle, Royal, de Villiers ou Jospin, jusqu'à les rendre soit incompréhensibles soit surréalistes, tout en conservant leur petite musique intrinsèque, celle qui constitue peut-être l'essentiel du discours. Les tics des personnages sont respectés, leur respiration aussi. C'est non seulement drôle à entendre, mais c'est aussi bidonnant à regarder, car Stéphane Bellenger est un excellent comédien.

16 mars 2007

No comment

A. C. vient de m'envoyer cette photo qu'il avait reçue de qui l'avait reçue de, etc. Bref elle circule viralement, et on comprend pourquoi. Quelquefois, l'imagination fait peur.

15 mars 2007

Mi-carême

Ce matin, j'ai croisé Spiderman en poussette. Quatre princesses dont les manteaux contenaient mal un jaillissement de froufrous roses attendaient au feu rouge pour traverser la rue. La traîne noire d'une sorcière en pleurs zigzaguait derrière elle comme une queue diabolique. C'était la fête à l'école catholique du coin.

13 mars 2007

Quand ça vous prend...

Depuis Saturne, en continuant sous Photoshop, j'ai trouvé un nouveau procédé pour créer de belles images en nuances de gris, avec des effets de drapés, de plis, de transparence, de lambeaux, de contrastes et de superpositions. Du coup, j'en ai fait une bonne quinzaine dans la foulée. Ça désénerve. Et puis j'ai essayé en couleurs et ça n'est pas mal non plus. Mais je ne vais pas tout montrer à la fois !

12 mars 2007

Cuiller à pot

Pas mal ce tableau abstrait. Cubiste, sans doute ? De qui peut-il bien être ?
Ne cherchez plus, je viens de me le fabriquer en deux coups de cuiller à pot à l'aide de Photoshop et à partir d'une belle photo de Saturne que j'ai trouvée sur le site de la Nasa, très précisément ici.

11 mars 2007

Miel

On dirait que c'est le printemps. J'ai surpris tout à l'heure sur le balcon une abeille qui faisait son miel de notre romarin, en fleurs depuis déjà quelques jours. Peut-être vient-elle des ruches de l'Opéra, qui ne sont pas très loin à vol d'hyménoptère.

10 mars 2007

Revirement

Entendu à midi aux actualités de France 3, à propos du boxeur Brahim Asloum qui tentera aujourd'hui de conquérir le titre mondial des poids mouche en défiant l'Argentin Omar Narvaez, et qui était parti se recycler à l'étranger après une défaite cuisante contre Parra :
« Brahim a opéré un revirement comportemental de 360° ».
Un tour pour rien, en quelque sorte.

09 mars 2007

Question de sexe

Les habitués de la liste Oulipo connaissent un Alain Chevrier érudit amateur de contraintes, membre actif de l'équipe de Formules, auteur admiré de deux livres de poétique parus aux Belles Lettres et qui font référence : Le sexe des rimes (1996) et La syllabe et l'écho, Histoire de la contrainte monosyllabique, (2002) . Ils connaissent moins le psychiatre et le chercheur passionné par l'histoire de la psychiatrie. L'Histoire de Mademoiselle Rosette, Testament cassé d'un homme qui croyait être fille paru chez Gallimard dans la collection le Cabinet des lettrés, leur donnera l'occasion de découvrir cette facette de son talent. Ce bouquin, formé d'un récit du XVIIIe siècle « traduit » en langage moderne, d'un document juridique, et de commentaires de l'auteur, se lit en fait comme un petit roman. C'est la triste et véridique histoire d'un monsieur persuadé depuis l'enfance d'être de sexe féminin, qui persiste dans son idée et dans son travestissement malgré les injonctions de son entourage qui le dit fou et le fait huer par les petits enfants. Il finit à force de contraintes exercées sur son corps, par en mourir, et par signer plus ou moins consciemment un testament en faveur de l'hôpital. Le procès en captation d'héritage qui s'ensuivit a empêché l'histoire de tomber dans l'oubli. Alain Chevrier rassemble et présente de façon très claire à partir de ce récit et d'autres exemples, toutes les références permettant de comprendre comment le regard sur les travestis et les transsexuels a pu évoluer au cours des siècles. Passionnant.

Pékinois

Jacques Perry-Salkow est un auteur comme on en voit peu : il a le don de rendre lisibles, naturelles et poétiques les contraintes les plus difficiles, comme le palindrome, et on espère d'ailleurs que le livre « Sorel Eros », qu'il a écrit avec Frédéric Schmitter, connaîtra le même heureux sort que ce « Pékinois » qui vient de sortir au Seuil. Une très belle édition reliée, pour ce recueil d'anagrammes sur les noms de célébrités réelles ou fictionnelles, que je conseille à tous. Aucune de ces anagrammes n'est vaine, toutes expriment ou révèlent quelque chose sur le personnage. Par exemple, Robert Doisneau, « d'où notre baiser » Oussama Ben Laden, « À l'aube sans monde », ou encore Albert Einstein, « Rien n'est établi ». Quant à la dédicace, « Je dédie à Élisabeth et Pierre ces habiletés et prière », je ne peux m'empêcher d'en piquer pour moi une petite partie, Babeth me pardonnera ! Le livre de Jacques a circulé hier soir de main en main après le jeudi de l'Oulipo consacré cette fois à la couleur jaune et à Tristan Corbière, ce poète breton mal connu, auteur des « amours jaunes », et qu'on a tous eu, du coup, envie de découvrir. Voici par exemple un extrait d'un de ses poèmes, consacré au vieux Roscoff :
Où battaient-ils, ces pavillons,
Écharpant ton ciel en haillons !...
– Dors au ciel de plomb sur tes dunes...
Dors : plus ne viendront ricocher
Les boulets morts, sur ton clocher
Criblé – comme un prunier – de prunes...

07 mars 2007

Fécule

Je bosse beaucoup en ce moment, d'où la raréfaction de mes posts. Et puis, il faut bien l'avouer, rien de très enthousiasmant ne se passe en ces temps de campagne morne, en tout cas rien d'assez motivant pour bloguer. Heureusement, j'ai regardé le journal de TF1 ce soir, dans lequel enfin, une nouvelle intéressante a crevé le petit écran. On vient de découvrir un retardateur de feu pour une fois efficace, qui est un mélange de fécule de pommes de terre et d'eau. La démonstration était imparable. Trois niches de chien en contreplaqué, l'une arrosée de retardateur normal, l'autre d'eau et la troisième de ce mélange, et paf, évidemment, seule la niche en fécule résistait vaillamment à l'épreuve du feu, il paraît qu'une croûte isolante et protectrice se forme sous l'action de la chaleur. Voilà donc quelque chose d'à la fois écologique, efficace et pas cher, et qui redonne de l'espoir à nos braves paysans : je souscris !
D'autant plus que la rime est riche de possibilités.
"Quand j'avance ma fécule
le feu le feu le feu le feu
le feu recule"
Bon j'arrête.