12 décembre 2011

Vida tragique d'En Guilelm de B., par M.


Oyez oyez, fans de M., vous qui suivez sur ce blog les élucubrations mathématico-poétiques de votre héros, qui goûtez son humour décalé, ses réflexions inattendues et sa logique d’enfer, sachez que le charme qui vous séduit tant chez lui, vous allez le retrouver dans Vida tragique d’En Guilelm de B., son bouquin enfin paru — depuis quatre ans qu’on essayait de l’éditer — je dis on, car sans l’insistance de ses amis, il n’aurait même pas envisagé la chose. 
L’intitulé, à la fois érudit et ironique (une vida, c’est une vie en occitan, mais celle-ci n’est pas vraiment tragique, elle est plutôt  tragicomique) cache, sous ses airs anciens de titre de grimoire pour vieil historien grincheux, un récit désopilant : celui d’un épisode de la vie d’un chevalier troubadour, amoureux, qui parle en vers à son cheval, se couvre de bravoure et de ridicule, et « scie sciemment la branche sur laquelle il est assis, et après […] se plaint d’être tombé sur le cul ». 
Le récit en question, truculent côté action, poétique côté descriptions, truffé d’allusions, émaillé d’emprunts plus ou moins cachés à des auteurs de tout poil et de toutes époques, de Théophile de Viau à Proust en passant par Montaigne, est rythmé par des extraits de poèmes des principaux troubadours, traduits par M. après les avoir mis dans la bouche de ses personnages, et parmi lesquels il glisse une sextine de sa propre composition. 
De même n’hésite-t-il pas, dans le cours du récit, à dialoguer avec son héros Guilelm, se traiter lui-même de « minable et sommaire historien amateur », ménager une pause pour Guilelm et son auteur, tous deux épuisés, ou faire brièvement le prof pour expliquer au lecteur la signification de mélismes ou de canson
Pour fabriquer cet objet littéraire pas vraiment identifiable, il aura fallu que prenne une sacrée mayonnaise : jeunesse ardéchoise, riche musique du patois, enseignement des mathématiques, étude de l’occitan, lecture de milliers de bouquins, fréquentations oulipiennes, recherches sur les troubadours, etc.
Gérard Lattier, son ami de toujours, a signé les illustrations et lettrines enluminées, Jean-Bernard Vazeilles la préface. Hervé Ozil, de Lagorce, l’a édité. Qu’ils en soient tous les trois remerciés.
Vida tragique d'En Guilelm de B., Maurice Chamontin, Les éditions du Chassel, Rue de l'Horloge, 07150 LAGORCE. 176 pages, 18 euros (20 euros port compris). editionsduchassel@wanadoo.fr

20 novembre 2011

Crime raté au XVe colloque des Invalides

A.C pendant son intervention
La veille de son intervention au XVe colloque des Invalides, Alain Chevrier, qui devait traiter à 14 h et en 5 minutes de « l’éloge du crime chez les surréalistes », m’avait envoyé un mail mystérieux que je cite : « peux-tu apporter ton matos photographique et te tenir prête à fixer mon image à la fin de mon intervention (14 h 05), où je menacerai le public d'un revolver (en plastique) ». À quoi je lui avais répondu sur le même ton que je pensais plutôt devoir prévenir la police. 

Toujours facétieux, notre ami avait en effet prévu de terminer son intervention — par ailleurs très érudite — sur la célèbre phrase d’André Breton : « L'acte surréaliste le plus simple consiste, révolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu'on peut, dans la foule ». Il aurait à ce moment précis sorti son pistolet de sa poche, et, le brandissant depuis l’estrade, en aurait fait péter une ou deux cartouches aux oreilles du public dont les ho ! et les ha ! l’auraient intensément réjoui, ainsi que l’auditoire. 

Las ! Cette excellente idée ne put être mise en œuvre. 

Car pour se prémunir contre les menaces terroristes de ces temps troublés, le centre culturel canadien, hébergeur du colloque, qui relève de l’ambassade du Canada en France, et se trouve être par là même une cible potentielle, s’est récemment équipé d’un matériel sécuritaire dernier cri, digne des aéroports internationaux. D’un côté, un portique sonnant à la moindre limaille, de l’autre un tapis roulant recueillant d'une part les sacs et serviettes destinés à être radiographiés en couleurs dans leurs moindres détails, d'autre part le bac plastique contenant les montres, clés, portables etc. traités à part, le tout surveillé par une équipe de cerbères en uniforme à la physionomie nettement moins culturelle que le centre en question, insensibles aux manifestations d’amabilité, et dont on était fondé à mettre en doute le sens de la plaisanterie sinon à craindre la fouille au corps. 

À la vue de la sophistication extrême de l’appareil, qui n’aurait pas manqué de révéler la forme caractéristique de son arme — certes factice — aux yeux de ces dragons, notre ami sentit le sang lui descendre dans les talons. Comment allait-il expliquer à ces portiers patibulaires la présence d’un révolver dans sa sacoche ? Quels arguments invoquerait-il pour justifier son innocence ? Comment se sortirait-il de l’affreux quiproquo et du scandale qui découlerait de la terrible découverte, sachant qu’il se trouvait peut-être en territoire canadien sur le sol français, et allez savoir quelles sont les lois de ce pays ? Toujours est-il que, ni une ni deux, il rebroussa chemin et jeta le jouet, enveloppé dans du papier journal, dans la première poubelle publique venue.

11 octobre 2011

Eléctrico W

Hervé Le Tellier
«La littérature n'est pas morte car les thématiques et les formes sont inépuisables». C'est la bonne nouvelle annoncée par Hervé Le Tellier lors d'une causerie-signature organisée à la Librairie de Paris il y a quelques heures pour promouvoir son dernier roman Eléctrico W. Simplement, il devient de plus en plus difficile de faire des descriptions (le début du Capitaine Fracasse ne passerait plus aujourd'hui), d'éviter les clichés (l'aube ne peut plus être blafarde), et de parler de sexe (après Sade, tout est fade). On court le risque de se rendre ridicule, tel  Marc Lévy avec « les aubes de San Francisco », calembour d'autant plus comique qu'il est involontaire. Alors comment s'en sortir ? C'est là que la contrainte oulipienne fait des merveilles. En permettant d'obtenir des choses auxquelles on n'aurait pas songé sans elle, elle installe un décalage entre le livre qu'on voulait écrire et celui qu'on a écrit réellement. Bref elle permet de sortir de soi et ça tombe bien : « je me trouve beaucoup plus intéressant quand je ne suis pas tout à fait moi », dit Hervé Le Tellier.
Eléctrico W est construit sur le chiffre neuf, plus précisément sur un carré de 3 sur 3 : neuf chapitres, neuf personnages, neuf jours, et fait du neuf avec du vieux mais pas n'importe quel vieux, carrément l'Odyssée ! C'est l'histoire d'Antonio, un homme banal, boiteux, roux et charismatique comme Ulysse, qui revient à Lisbonne sur les traces de son passé, un amour de jeunesse bizarrement nommé «Canard» (mais en grec, Pénélope veut dire canards). Son copain Vincent Balmer l'accompagne, il a un nom qui rime avec Homère. Et l'Eléctrico, c'est le tramway de Lisbonne : il a les rails du destin...

06 octobre 2011

Alerte à la Réunion

Les dents de la mer (Jaws)
Terrifiante information et images impressionnantes au journal de France 2 !
La cinquième attaque de l'année  !
Un kayakiste qui s'entraînait à Saint-Gilles, (ouest de la Réunion), sur une pirogue blanche, a été attaqué par un  énorme requin qui, d'un coup de dents, a quasiment coupé en deux ladite pirogue tandis que son propriétaire balançait au prédateur des coups de pagaie qui le firent fuir.
Le pauvre homme, précipité à la mer, hurlait à pleins poumons, de trouille que le requin ne revienne, ce qui a heureusement alerté les secours. Il s'en sort sans une égratignure, mais la pirogue est foutue.
— Il faudrait qu'ils fassent quelque-chose, dit M. Sans quoi le requin va finir par attaquer un pétrolier !

26 septembre 2011

Réécrire Harry Mathews

Harry Mathews
C'est parti ! Zazie mode d'emploi vient de lancer son jeu annuel de réécritures. Après Roubaud, Le Tellier, Calvino, Pastior, Perec et Salon, c'est au tour de Mathews d'être trituré par des dizaines et des dizaines d'oulipiens en herbe.
Le texte à travailler est tiré de Sainte Catherine publié en 2000 chez P.O.L.
C’est un soir de vent, de tonnerre et de pluie. Elle est plongée dans la lecture des Hauts de Hurlevent en bande dessinée. Un brusque coup de tonnerre et la pluie persistante se change en pluie d’orage, avec des éclairs nets ou diffus, et un tonnerre qui dirait-on fouette les frondaisons dans les gris du soir. Par le cadre de sa fenêtre s’infiltrent des minces fils de pluie poussée par les coups de bélier que le vent assène contre l’abondance soudaine d’une pluie que ne veut ni homme ni herbe, pas plus que le tonnerre qui vous fait sauter comme un enfant, ou ce vent qui arrive presque à étouffer le gong du soir.
Il y a déjà quelques réécritures sur le site, il y en aura plus demain, quant à moi j'en ai fait un sonnet que voici :
C’était un soir de vent de tonnerre et de pluie ;
Un temps à bouquiner les Hauts de Hurlevent,
En bédé cependant. C’est bien plus captivant !
(Écrit bien trop petit, le roman, ça l’ennuie).
 
Boum un coup de tonnerre ! Elle se fût enfuie
Si la pluie, les éclairs, l’orage, s’aggravant,
Ne l’eussent pas conduite à se mettre devant
La fenêtre, admirant le spectacle, ravie.
 
Elle voit s’infiltrer l’eau qui coule le long
Du cadre et que pousse un terrifiant aquilon
Contre la pluie luttant, cette pluie que refuse
 
Tout homme ou tout brin d’herbe ; on ne supporte pas
Non plus ces roulements qui surprennent, hélas...
Ni ce vent étouffant du soir la cornemuse.

22 septembre 2011

Qui n'en a pas ?


Prostate, par Wikipedia.

En allant vers l’Ardèche, je m’arrête dans la Drôme pour rendre visite à ma mère (87 ans).
Je la retrouve à la terrasse d’un restaurant en compagnie de ma tante (85 ans), de mon oncle (89 ans), plus une nièce et son copain.
Deux bouteilles vides de saint-joseph sur la table témoignent de ce qu’on ne s’est pas laissé périr.
Ma mère m'offre un café et me demande des nouvelles de M.
— Ça va bien !
— Et sa santé ?
— Ça va aussi, à part ses petits problèmes de prostate.
— Oh, mais qui n’en a pas ? s’exclame ma mère, très mondaine.
... Fous-rires !

La grotte en délire

Le cinéma de Ruoms
Nous passions quelques jours à Ruoms en Ardèche. Faute de pouvoir visiter la grotte Chauvet, toute proche mais fermée au public, nous nous sommes rabattus sur le film de Werner Herzog, que donnait l’unique cinéma du village. Dans une salle à l’ancienne, avec des fauteuils pliants rouges atrocement inconfortables, on pouvait seulement espérer le voir en 2D. Mais la 3D aurait-elle changé quelque chose à la nullité de ce film, sorte de patchwork de belles images de la grotte, d’interviews saugrenues, et de docus hors sujet ? Le Canard enchaîné prétend qu’Herzog a dû ajouter une heure de projection pour correspondre aux standards de durée d’un film. On serait porté à le croire tant l’épisode qui concerne l’archéologie allemande semble « plaqué » sur le reste. Au second degré, par contre, c’est un film réellement comique. Parmi les sommets, l’enthousiasme de la conservatrice tout émoustillée par l’évocation de l’homme musclé, gigantesque et velu qui hantait ces lieux. Elle est entourée de collègues féministes qui n’arrêtent pas de la corriger quand elle parle de cet « homme » : — «Dites la personne, précisent-elles. On ne connaît pas le genre». L'interview du parfumeur, persuadé qu'il peut renifler les grottes, vaut son pesant de Chanel numéro 5. Je retiens aussi le délire d’interprétation si enthousiaste d’un vieil archéologue, (je crois bien qu’il s’agit de Jean-Michel Geneste himself) persuadé de voir un «triangle pubien» entre les pattes de bestioles sur un pilier. Je n’ai rien vu de tout ça.
Mais il est vrai que j’y vois pus bien!

21 septembre 2011

Chaussettes

De retour d'une semaine de vacances en Ardèche, je fais une lessive. En l'étendant, je constate qu'il manque une des chaussettes de M.

— Zut ! dis-je en appelant M. J'ai un nombre impair de tes chaussettes !

— Supérieur à 1 ? me demande-t-il d'un ton inquiet.

07 septembre 2011

Pappus dans le ciel

Théorème de Pappus

Dans un plan, soient A1, B1, C1 trois points distincts alignés sur une droite (d), et soient A2, B2, C2 trois autres points distincts alignés sur une autre droite, alors les points A, intersection de (B2C1) avec (C2B1), B, intersection de (A2C1) avec (C2A1), C, intersection de (A2B1) avec (B2A1), sont alignés. C'est le théorème de Pappus.
Comment l'ai-je appris ? C'était cet été à Pirou, pendant le festival oulipien «Pirouésie». Nous avions loué un gîte pas très loin de la place de Pirou-Plage.
Chaque matin de beau temps, et il y en eut beaucoup, M. scrutait, en fumant sa première cigarette, le ciel normand strié des traits blancs laissés par les nombreux avions.
L’entendant grommeler quelque chose comme «cruelle déception matinale», je l’interrogeai. — «Que se passe-t-il ?» —  «J’attendais, me répondit-il, que se configure dans le ciel le théorème de Pappus, mais ça ne s’est pas produit».

02 août 2011

Ô truie, c'est laie ! (Marc Hassin)

Au journal de 13 h de la 2, la journaliste fait état de l'enquête sur la mort suspecte, en Bretagne, d'une trentaine de sangliers. Comme l'autopsie des bêtes montre la présence dans les poumons d'une forte quantité d'H2S, gaz dégagé par l'algue verte en putréfaction, l'écologiste interviewé triomphe :
— Nous allons porter plainte, affirme-t-il, pour mise en danger de la vie d'autrui.
— Mais un sanglier, ça n'est pas autrui, proteste M.

31 juillet 2011

Original

Comme le soleil est revenu, nous allons nous promener, M. et moi, dans le Marais.
Sous les voûtes de la place des Vosges, un marchand ambulant vend quelques croûtes assez immondes, représentant les voûtes de la place des Vosges.
Une dame de type asiatique se penche sur l'une d'elles, visiblement intéressée. Mu par un souci d'honnêteté qui l'honore, le marchand croit alors devoir préciser à la dame :
— Ce n'est pas un original.
— Moi non plus, dit M.

06 juillet 2011

L'autre pays du fromage

Aux actualités de France 2,
le journaliste annonce
le ralliement de Jean-Marc Ayrault,
chef de file du groupe PS
à l’Assemblée nationale,
à François Hollande.
— Je voterai Hollande... dit M.
— Hein ? Dis-je en sursautant
— ... Si et seulement si,
poursuit M., imperturbable, le président de la Hollande s'appelle France.

02 juillet 2011

Point de vue de Sirius

Passionnante affaire DSK : aussi addictive que Docteur House, aussi fertile en coups de théâtre que Fantômas, aussi comique qu’un vaudeville ! Je la suis sur Twitter, toujours en avance sur les télés, les radios, les commentateurs, et toujours plus drôle. Le Sérieux — donc l’emmerdement — n’a pas encore gagné Twitter, et je m’en réjouis. 
Je pourrais, comme je l’ai fait pour le Zadig et Voltaire de Frédéric Lefebvre, faire un récapitulatif des twitts les plus marrants sur la question, tels Bernard Debré, présumé connard ou Je remercie le système judiciaire américain pour la diversion au mariage de Monaco (sauf si elle dit non) ou vers une réhabilitation d'Elisabeth Tessier ? ou C'est Tron qui doit se frotter les pieds ! ou Donc la femme de chambre serait également blanchisseuse ? ou Nafissatou Diallo avait un plan qui venait de la Guinée, (superbe contrepèterie) mais cette fois j’ai plutôt envie de parler du fond, c'est-à-dire de la forme que prend le fond selon l’idéologie des « twittos ». 
J’ai en effet repéré chez les « anti-DSK » un argument répétitif bien qu’il prenne des formes diverses : celui qui consiste à dire une menteuse peut donc être violée en toute impunité  (version féministe avec de nombreuses variantes telle par exemple Femme, tu ne mentira [sic] point. Homme, fais ce que tu veux) ou Qu'elle cherche à en tirer avantage ne veut pas dire qu'elle n'a pas été agressée (version logique masculine). 
Réactions qui pèchent justement d’un point de vue logique, et auxquelles un Maître Éolas a beau jeu de répliquer Et si une menteuse reconnue dit qu'elle n'a pas été violée par DSK, est-ce une preuve de sa culpabilité ?
De leur côté les « pro-DSK », dans un genre moins vicieux mais plus naïf, ne font pas mieux : Si l'évolution de la situation de #DSK est confirmée, il doit être candidat. Vive le respect du principe de la présomption d'innocence ! et, n'arrivant pas à cacher leur enthousiasme, ils révèlent surtout la profondeur de leur blessure cachée.
Plus prudente, une troisième catégorie, celle des journalistes twittos, s'en tient aux faits, genre DSK et Anne Sinclair viennent d'arriver, ou Les journalistes US ils ont des chaises de camping, des générateurs électro, des cravates et des hélico. Nous on a rien [sic]C'est déjà plus satisfaisant, au moins on apprend quelque chose ! 
Mais je n'ai pas encore découvert sur Twitter le point de vue de Sirius.
Sirius, Sirius ! Par pitié, ouvre un compte Twitter !

10 juin 2011

De saint Janvier à Jipitou

B XVI baisant le reliquaire qui
contient le sang de JP II et les
anticoagulants.
Que manque-t-il à Jean-Paul II pour être saint ? Une auréole, certes, mais surtout un second miracle. Pour augmenter la probabilité de ce miracle et répondre rapidement à l’exigence du santo subito, le meilleur moyen est de fournir à la foule des fidèles une relique guérisseuse. C’est pourquoi le sang de Jean Paul II a été exposé à la vénération des croyants pendant la cérémonie de sa béatification, dans un reliquaire d'argent brandi par la première (et jusqu'ici unique) miraculée. 
Ce bienheureux sang reste aussi fluide que celui de Saint Janvier, patron de Naples, lequel se liquéfie spectaculairement trois fois par an, quoiqu’il se murmure qu'il s'agirait en réalité d'un mélange de chlorure de fer, de carbonate de calcium et de chlorure de sodium aux propriétés intéressantes : naturellement solide, il se liquéfie lorsqu’il est remué et chauffé, ce qui ne manque pas de se produire lors des trois processions annuelles. 
Tel n’est pas le cas de celui de Jipitou, prélevé lors de sa maladie et additionné d’anticoagulants en vue d’une éventuelle transfusion. Ce sang authentique, s’il produisait le miracle attendu, permettrait au Vatican de faire d’une pierre deux coups : canoniser le pape polonais et faire définitivement la pige à saint Janvier, dont le prétendu miracle est prudemment qualifié par l’Église de simple prodige, et dont l’existence même a été mise en doute.

26 mai 2011

Fluctuat nec mergitur

Le ciel s'est couvert aujourd'hui de nuages menaçants.
Il fait presque froid à Paris.
Les beaux jours sont finis, me dis-je.
À M. qui vaque à des opérations culinaires, je lance :

— Il ne fait pas beau, dis-donc. S'il pouvait pleuvoir, encore, ce serait bien, mais non, il ne pleut pas.

Sombre, mais il ne flotte pas, me répond-il simplement.

24 mai 2011

Le roi du Camembert, sonnet facebookien à 2 voix.

Au départ, un magnifique titre-alexandrin en dernière page d’ Ouest-France du 24 mai 2011 : « Le roi du camembert est un homme secret ».
Sur Facebook, Jean-Louis Bailly termine le quatrain. J'enchaîne sur le mien : voilà le début d’un sonnet ! Nous poursuivons l’alternance, j'achève par une pointe, comme il se doit. Merci la P.Q.R. !




Le roi du camembert est un homme secret :
Des fermentations il connaît les arcanes ;
Dans le retrait ombreux d’un riche cabinet,
Il hume du claquot les vapeurs paysannes…

Je l’imagine assez arborant un béret,
Le faciès tuméfié par de rouges tisanes,
Votant contre la construction d’un minaret,
Mais rêvant de violer des bonnes musulmanes,

Et rêvant de conquête, aussi ! De devenir
Empereur du jambon, prince de la baguette,
Grand-duc du beaujolais, et du sandwich émir !

Mais dans vingt ans vieilli, frustré de la braguette
Devenu, enrichi, un monsieur pas marrant,
Il sponsorisera un petit trimaran.

J.-L. B. & E. C.

21 mai 2011

Irrationnel

Publicité pour l'Ipad
Un article de Guillaume Champeau paru sur numerama.com  montre ce que l'attitude de plusieurs  macintosholâtres de mes amis — il y en a de nombreux dans la presse — m'avait toujours fait soupçonner. Des chercheurs neurologues ont découvert (grâce à la résonance magnétique) que la région du cerveau activée chez un fan d'Apple quand on lui montre des produits Apple est la même que celle qui irradie habituellement les cerveaux des croyants qui voient des images religieuses. Je fais part de cette découverte qui m'amuse beaucoup à M. qui me répond aussi sec : — Il y aurait donc dans le cerveau une zone dédiée à l'irrationnel ?

13 avril 2011

Accélération

Les vacances se terminent, elles furent superbes. Dix jours de franc soleil au cours desquels nous avons observé, M. et moi, dans une sorte d'accélération du temps, l'apparition du printemps, sa brève installation  puis son remplacement rapide par l'été. Le marronnier, dont les feuilles vert tendre pointaient à peine à notre arrivée est maintenant couvert de grappes roses et blanches et joue pleinement son rôle de faiseur d'ombre. Les iris sont apparus le long du muret, les blancs d'abord, les bleus ensuite, ils sont fanés aujourd'hui. Les lauriers-tins ont viré du blanc au rouille et les pissenlits dont l'herbe de l'aire était parsemée ont éclaté en boules gris-poudre. Les insectes ont grouillé, les chauves souris ont dansé chaque soir au chant du rossignol, les tartalasses ont plané, on a même vu un frelon géant, quelques scorpions, et un hanneton dont je croyais l'espèce disparue. 
— C'est décevant, dit M. Pourquoi ça s'est arrêté ? Je m'attendais à voir les feuilles jaunir puis tomber, l'aire roussir et sécher, et la neige se mettre à tomber.

03 avril 2011

Zadig



Interrogé avec d'autres hier par le Figaro.fr à l'occasion de la journée du livre politique, Lefebvre a confirmé sa popularité twitterienne à la suite de la gaffe enregistrée ci-dessus, par laquelle il confond le titre d'un conte de Voltaire avec une marque de prêt-à-porter.
Avec comme dénominateur commun le hashtag #bibliolefebvre, les twittos se sont aussitôt déchaînés, contrant par leur verve la menaçante déprime d'un dimanche pluvieux. Florilège :

L'Iliade et l'Eau d'Issey Miyake
Le lion est mort ce soir de Joseph Kessel
La case de l'oncle TomTom
Cent ans de bravitude par Ségolène Garcia Marquez
Belle des champs du seigneur d'Albert Cohen
MonChéri de Colette
Les Flowers du mal, de Kenzo
Le pendule de Jean-Pierre Foucault
Le Rouge et le Noir de Jeanne Mas
À la recherche du pain perdu de Marcel Craquotte
Les Misérables de Victor Hugo Boss
Les Mousquetaires des 3 Suisses
Le mythe de Samson et Dalida
Michel Strogonoff de Jules Verne
La Princesse de Clèves par Galerie de Lafayette
Les frères Bogdanov de Dostoïevski
Le Crime de l'American Express d’Agatha Christie
Alfa Romeo et Juliette de Shakespeare
L'éducation sent l'emmental de Flaubert
Triste Tropico de Claude Lévi-Strauss
J’encule… ! d’Émile Louis Zola
Notre Edam de Paris (Hugo) ou Notre Dame de Paris Hilton
Le Roi Amanda Lear de William Shakespeare
Un Château en Béhème
Fukushima mon amour
Ulysse dans la vallée (non sur Twitter, mais sur FB, par JL Bailly)
Ainsi parlait Zara de F. Nietszche
Le pass Navigo, de Marcel Aymé
Au bonheur d’Etam
Babybel-ami de Maupassant

Et ça continue ! (ajouté plus tard, mélange Twitter et Facebook)

Les souffrances du jeune Werther's Original de Goethe
La possibilité Dunhill par Michel Houellebecq
Pour qui sonne le Carglass, d'Hemingway
Les Versace sataniques de Salman Rushdie
1664 de George Orwell
Coca cola Breugnon, de Romain Rolland
Du côté de chez Swatch et À l'ombre des jeunes filles en Fleury-Michon de Marcel Proust
Le Petit Bateau ivre d'Arthur Rimbaud
La Dolce&Gabbana de Federico Fellini
Les malheurs de Sofitel de la Comtesse de Ségur
La Princesse Tam Tam de Clèves (Mme de Lafayette)
Ainsi parlait Zara (Nietzsche)
Boulangerie Paul et Virginie (Bernardin de St Pierre)
De la Vertu et du Levis (Plutarque)
La promesse de l'Aubade (Romain Gary)
Le Dim de la vie (Raymond Queneau)
L'Île au Trésor de Lancôme (R. L. Stevenson)
À la recherche du Tampax perdu (Proust)
L'Apple de la forêt (Jack London)
La possibilité d'Unilever (Houellebecq)
La mouette et Chandon (Tchekov)
Les contes de Cadbury (Geoffrey Chauce)
La bibliothèque de Babybel (Borges)
La ruée vers l'Oréal
L'enlèvement des Trois Suisses (Mérimée)
What a Waterman (Perec)
Les Kodak (Tolstoï)
Au cœur croisé des ténèbres (J. Conrad)
Les Chants de Marlboro (Lautréamont)
Lolita Lempicka (Nabokov)

Bref, il s'agit là d'une nouvelle contrainte : à vos claviers !


PS (ajouté un peu plus tard) : ce florilège est d'autant plus nécessaire que le hashtag #bibliolefebvre est rapidement monté en tête des TT (tendances), ce que voyant, les bots (moteurs) ont rapidement envahi le compte de leurs spams.

28 mars 2011

Miracle !

« T'as vu ? » dis-je à M. plongé dans le match de rugby Goucester-Harlequins, « un nouveau miracle de Lourdes officiellement reconnu ! »
C'est un type qui, à la suite d'une hernie discale, avait partiellement perdu l'usage de la jambe gauche, et s'injectait régulièrement un mélange à base de morphine pour moins souffrir. Et pof, après s'être imbibé d'eau de Lourdes, il ressent douleur, picotements, réchauffement de la jambe et remarche normalement. Miracle !
« Ça montre bien , dit M., que Dieu fait n'importe quoi. C'est même pire que le Loto », ajoute-t-il, un peu déçu de n'avoir rien gagné à l'Euromillion.

25 mars 2011

Catastrophe nucléaire, anagrammes

Le réacteur 3 de la centrale de Fukushima









Mars 2011

Il a été un tracas proche
Où le petit écran crasha
Puis te harcela. Raconte,
Ah, narre, ça éclipse tout.

Chacun reposait. Alerte !
L’écorce patina, s’heurta
Ça percuta l’aéré Shinto ;
Pis, ta terre chancela. Où

S’accroupir, étalé, hanté ?
Un archipel resta à côté.
L’océan, ce prurit, se hâta,
L’eau charria cent potes,

Et plus encore. Haïr cata ?
Accepter ? L’eau, trahison,
(ah !) constipa le réacteur
Au crépit alors étanche.

TEPCO, lui, resta acharné ;
Holà ! pancarte sécurité !
La torche saute, caprine,
L’atroce peur hante, scia

Réacteurs à plein cahot.
Acte sur ton cahier pâle :
« Par échec, autorisent la
Catastrophe nucléaire ! »

EC

NB : poème anagrammatique. Chaque vers est formé des lettres de l'expression «catastrophe nucléaire», mais rangées dans un ordre différent. Milexcuz pour le «crépit», orthographié ici par analogie avec «enduit». 

14 mars 2011

Con-fusion

Fusion thermonucléaire dans une étoile
Que les événements tragiques qui se sont produits et continuent de se produire au Japon suscitent de l'émotion, c'est bien normal. Ce qui l'est moins, c'est qu'aveuglé par cette émotion, on écrive n'importe quoi sur FB, Twitter ou son blog. (Comme on dit chez Twitter himself, Google before you Tweet !). 
Passons sur la promptitude de certains à profiter de la peur d'une catastrophe nucléaire qui ne s'est pas encore produite mais qu'ils semblent presque appeler de leurs vœux car elle justifierait leur combat. 
C'est de la langue seulement que je veux parler. Et d'entendre ou de voir écrit sur certains blogs, à propos de la centrale de Fukushima, les mots «fusion nucléaire», ça me hérisse !
La fusion du cœur d'un réacteur (réacteur qui fonctionne grâce à la fission nucléaire c'est à dire à l'énergie produite par le cassage de noyaux d'atomes lourds) c'est la fonte de son combustible et des gaines en alliage de zirconium qui l'entourent. Ce mélange liquide forme ce qu'on appelle le corium (du mot anglais core qui veut dire cœur).
Rien à voir avec la fusion nucléaire, qui désigne le phénomène qui se produit dans les étoiles et notre soleil. Dans ce cas le mot  fusion renvoie au verbe fusionner et pas au verbe  fondre. Car l'énergie est produite par la réunion (fusion) de deux noyaux d'atomes légers qui en créent un plus lourd, et non pas par la division d'atomes lourds comme dans la fission. Comme c'est cette technologie de la fusion qui est utilisée dans la bombe H, le mot fusion désignant la fonte des matières fissiles est abusivement associé à explosion nucléaire... Et ça fait peur!
Et voilà comment on va de la fusion à la con-fusion !

26 février 2011

Clavier muet

La seule façon correcte de parler de la mort doit être pataphysique, c’est-à-dire scientifique. 
L’œuvre gaiement thanatologique de Jean-Louis Bailly voit s’imbriquer deux récits  comme deux voix d’une invention : celui d’une inexorable décomposition de trois ans qui fait se succéder sur le cadavre d’un pianiste les huit escouades nécrophages décrites par Mégnin en 1894, et celui de sa vie brève de virtuose autiste et cocufié. 
Le clavier muet sur lequel il s’exerce est le jumeau d’un squelette enfin débarrassé des cordes de ses nerfs, des marteaux de ses muscles, des feutres de sa peau.
Vers la poussière a été édité en 2010 chez Arbre vengeur et coûte 13 euros. 

12 février 2011

Fantômas


Il aurait frémi, le passant qui serait passé, aux alentours de 20 heures ce vendredi 11 février 2011, dans l’étroite et sombre rue du Volga, une des rues les plus mal famées de ce vingtième arrondissement de Paris, en longeant la blancheur légèrement phosphorescente d’un portail ouvrant sur un atelier dont les fenêtres grillagées et les vitres dépolies laissaient cependant apercevoir de la lumière et deviner la présence d’une nombreuse assemblée. 
Il aurait frémi en entendant sourdre de ce portail une étrange mélopée, dont une oreille exercée pouvait percevoir certaines paroles propres à lui hérisser le poil ! 
« Insaisissable  criminel ! », invoquait une voix sépulcrale.
« Canardez-nous ! » répondaient avec conviction une quarantaine de voix tant masculines que féminines. 
« Sinistre bandit ! » continuait la voix. 
« Endormez-nous ! » implorait la foule. 
« Énigmatique forban ! » poursuivait le maître de cet étrange culte. 
« Kidnappez-nous ! » gémissait l’assemblée avec force. 
« Ah, quelle église impie, quelle secte criminelle cet atelier abrite-t-il donc ? » se serait interrogé notre passant potentiel. Mais s’il lui avait été donné d’observer ce qui était dissimulé à ses yeux par les murs épais de l’atelier du mystère, ce n’est pas un frémissement qui l’aurait parcouru, non ! mais bien une tétanisation foudroyante de tous ses muscles, comme seules peuvent en provoquer l’épilepsie ou l’électrocution ! 
Car dans l’antre maudit d’où s’échappaient ces litanies, il aurait immédiatement remarqué, sur un autel de fortune dressé à la droite de l’officiant, les affreux instruments des plus épouvantables supplices, colorés du sang encore frais de leurs récentes victimes !
Là pendait le crochet de boucher, dégouttant d’un liquide qui n’avait jamais circulé dans les artères d’un bœuf, d’un cochon ou d’un mouton. Là reposait la hache, au tranchant coloré d’un odieux vermillon. Des flacons contenant les poisons les plus foudroyants étaient disposés sur la nappe ainsi que des burettes sacrilèges. De la lame dégoulinante d’un massicot, dépassait une main encore palpitante. Une corde de chanvre — ayant servi à quels étranglements ?  — était nouée au dessus de la table. Un crucifix ensanglanté, suprême blasphème, émergeait d’un fouillis de perruques, de masques, de fausses barbes et de faux cols.
À coup sûr notre passant se fût évanoui…
Il aurait ainsi failli à constater avec quel entrain et quelle gaîté les fidèles qui venaient d’accomplir ce sombre rituel s’étaient précipités, sitôt les mots «ainsi soit-il» prononcés, sur les dizaines de bouteilles de vin blanc et de vin rouge mises à leur disposition, attitude contrastant étrangement avec le sérieux dont ils faisaient preuve les minutes précédentes.
Comment ces gens (dont certains étaient octogénaires), pouvaient-ils paraître si heureux et si détendus, comment pouvaient-ils trinquer sans aucun souci apparent et rire si franchement alors qu’à un mètre d’eux à peine étaient étalées en chair et en os les pires horreurs dont leur inconscient puisse nourrir les rêves des psychopathes ?
C’est que cette mystérieuse assemblée, cette réunion aussi clandestine que repoussante, était le fait de collégiens ! Oh, certes, pas de collégiens dans l’acception vulgairement scolaire du terme, non, mais dans celle de membres d’une société secrètement fausse et faussement secrète, confidentiellement illustre et ouvertement confidentielle, littérairement scientifique et scientifiquement littéraire, en trois mots le fabuleux Collège de ’Pataphysique!
On sait que les optimates de cette société ne divisent pas le temps selon nos habitudes qu’ils qualifient de vulgaires, et ont adopté un calendrier nouveau. Ce calendrier, toujours en usage dans leur cercle restreint, a ceci d'original qu'il intègre à ses mois des jours imaginaires hors-semaine (le 29 Gidouille, plus le 29 Gueules pour les années bissextiles), ce qui lui permet de former 13 mois réguliers de 28 jours chacun (avec une exception, pour confirmer la règle). Il a aussi ses saints propres, qui n’ont que peu de choses à voir avec les saints de la religion catholique romaine. C’est ainsi que Saint Fantômas, archange, se célèbre chez eux le 3 Tatane (date correspondant au 16 juillet de notre calendrier) en compagnie de Se Crapule, puriste.
Ce que célébraient en effet, dans ce lieu reculé et sinistre de l’Est parisien, les membres de cette société secrète, c’était le centenaire du Maître de l’Effroi, du Roi du Meurtre, du Génie du Mal, bref le centenaire de Fantômas, héros maléfique du roman feuilleton de Souvestre et Allain !
La soirée, initiée par le Régent Pierre David, collectionneur obsessionnel de reliques de Fantômas, avait commencé par la visite d’une exposition issue des circonvolutions con-tournées de la cervelle du Régent Azerthiope, expert en horreurs de toutes sortes, à partir des documents fournis par ledit Pierre David et photoshopés par l’équanime rédactrice de ce blog, et de sa propre collection d’objets immondes, le tout sur fond de complainte de Fantômas de Robert Desnos et Kurt Weill chantée par Léo Ferré, trouvée à l'INA par l'équanime citée ci-dessus et dûment gravée par Will Noonan
Elle s’était poursuivie par la lecture d’un centon de François Le Lionnais intitulé De la redondance chez Vestrain, fabriqué à partir des dernières phrases des 32 épisodes de Fantômas écrits par Souvestre et Allain. 
Puis par la lecture, par l’auditeur emphytéote Alain Chevrier lui-même, de deux poèmes de Max Jacob sur Fantômas et d’un poème érotique faussement attribué à Apollinaire mais œuvre du Transcendant Satrape Pascal Pia
Puis par l’interprétation torride d’un dialogue entre l’atroce Fantômas (interprété par Roger Lajus) et sa maîtresse, la belle Lady Beltham incarnée dans l’inoubliable Pauline
S’en était suivi le numéro prodigieux d’un spécialiste incontesté du crime, le célèbre historien Dominique Kalifa, auteur incommensurable de L’Encre et le Sang
Puis par celui de l'illustre romancier Didier Blonde, nous dévoilant les avatars de la cagoule de Fantômas ! 
Puis enfin par la projection au cinématographe d’une œuvre étonnante de Moerman, Monsieur Fantômas, film surréaliste, présenté par le Régent Stéphane Mahieu
Et c’est au moment de la récitation collective des litanies de Saint Fantômas, archange, que notre imbécile de passant potentiel serait passé, ratant le début et la cause, et ignorant à jamais les mystères de la ’Pataphysique !

07 février 2011

France

À l'occasion du 50e anniversaire de la construction du paquebot France,  et d'une exposition du musée de la Marine avec les 6 lettres de FRANCE disséminées dans les salles, reportage sur France 2 : archives de discours de De Gaulle et témoignages divers, parmi lesquels celui d'un mec qui déballe d'un carton une de ces lettres lumineuses, qui étaient parait-il visibles de fort loin. — Quelle lettre est-ce ? demande le reporter. — Je crois qu'il s'agit du F, répond le déballeur. — F comme quoi ? demande intelligemment le reporter. — F comme Foutaises, répond M. avant lui.

04 février 2011

Exponentielle ?

Aux infos d'hier ou d'avant-hier, une journaliste retraçant l'histoire de la crise financière parle, à propos des hedge funds, d'une « prise de risque exponentielle » (sic). 


— Que veut-elle dire par là ? demandé-je, perplexe, à M. plongé dans son bouquin et qui n'écoute que d'une oreille.

Il lève les yeux et me répond :

— Sans doute qu'elle n'est pas logarithmique.

13 janvier 2011

Botox et BBC

Miriam O'Reilly
Aux infos de France 2, on conte l'histoire de Miriam O'Reilly, une présentatrice de la BBC virée pour cause de rides, qui vient de gagner son procès contre son employeur, ce qui fera jurisprudence.
— « Désormais il sera impossible de virer un présentateur à cause de son âge », conclut la journaliste.
— « Et voilà, on a perdu tout espoir d'être débarrassé de Drucker », commente M. avec amertume.